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Moloch (Moloch horridus), un agamidé endémique d'Australie. |
Avant d'étayer et d'illustrer d'une façon plus concrète ce que j'entends par "morale sauvage" et par intelligence animale, j'aimerais évoquer brièvement la première. Bien plus que la réparation d'une vieille mécanique, j'entends livrer à ceux que le pillage indigne, mais que l'indécision entrave ou paralyse, un élixir de clarté. Aussi légère que tranchante, affirmée sans être autoritaire, démontrable quoique invisible, la Morale Sauvage ordonne sans diriger. Elle brise les tabous et dénoue sans peine les sempiternelles disputes où s'empêtrent l'écologie militante: explosion démographique, croissance économique, gouvernance, chasse, élevage, tauromachie etc.
Extrait d'une interview à Nathalie Calmé (Habiter la Terre en poète):
NC:
Quelle est votre vision du monde, ainsi que vos sources d’inspiration ?
MS:
Ma vision du monde est centrée sur le thème de l'éthique sauvage. « Sauvage » est pour moi un de ces mots tellement beaux et primordiaux qu’il faut absolument se garder de l’expliciter entièrement, ou de le graver quelque part ! Il est pourtant indispensable, sans doute plus que celui « d'écologie », qui peine à se défaire d’une forme occidentale. La reconnaissance et le respect d’une éthique sauvage mène selon moi à la plus saine et surtout la plus heureuse existence : il suffit simplement de considérer la communauté du Vivant dans son ensemble, et non plus de mener la morale sur un lit de Procuste, c’est-à-dire de la réduire ou de l’étirer brutalement aux seules dimensions humaines, ce qui est malheureusement la méthode de ceux qui veulent absolument l’écrire (la Morale).On voit bien que cela ne fonctionne pas !
Ma vision du monde est centrée sur le thème de l'éthique sauvage. « Sauvage » est pour moi un de ces mots tellement beaux et primordiaux qu’il faut absolument se garder de l’expliciter entièrement, ou de le graver quelque part ! Il est pourtant indispensable, sans doute plus que celui « d'écologie », qui peine à se défaire d’une forme occidentale. La reconnaissance et le respect d’une éthique sauvage mène selon moi à la plus saine et surtout la plus heureuse existence : il suffit simplement de considérer la communauté du Vivant dans son ensemble, et non plus de mener la morale sur un lit de Procuste, c’est-à-dire de la réduire ou de l’étirer brutalement aux seules dimensions humaines, ce qui est malheureusement la méthode de ceux qui veulent absolument l’écrire (la Morale).On voit bien que cela ne fonctionne pas !
Pour réaliser sa pleine humanité
et accéder au bien-être, l’homme doit vivre de façon à ce que le bien-être de
chacune des innombrables espèces avec lesquelles nous partageons
« nos » territoires ne soit pas irrémédiablement compromis. J’insiste
sur le « irrémédiablement » : il va sans dire que l’intérêt
d’une espèce, c’est-à-dire sa perpétuation, peut s’opposer à celui d’une autre,
bref, qu’il faille parasiter, blesser, amoindrir, voire tuer autrui pour
soi-même vivre bien. Cela n’est pas du tout incompatible avec l’éthique sauvage.
L’égoïsme spécifique est une saine réalité qui participe de l’équilibrage
incessant des écosystèmes -du « Sauvage » dans toute sa beauté et sa
vigueur. Le tout est d’agir loyalement. Le comportement individuel et la
stratégie spécifique d’un animal (outre, parfois, sa personnalité) sont
naturellement « loyaux » au Sauvage, vertueux en d’autres termes. Le
primate humain est en revanche encombré d’une conscience assez développée, et
doit par conséquent apprendre, et pratiquer,
pour s’abandonner au Sauvage. En bref, pour tendre vers le bonheur spécifique
(le succès individuel, voire l’individualité étant des « stratégies »
évolutives parmi d’autres), il faut que tous en aient la possibilité.
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