L'anatomie humaine, une mécanique sublime (le sus-épineux! son tendon se glisse entre deux subtiles excroissances, pour actionner, soulever l'humérus).
Tous ces os savamment torsadés, ces vrilles utiles, invisibles et magnifiques sous la chair rouge. Ces entrecroisements de tendons et de fonctions. Cette optimisation parfaite de l'espace intérieur! Les robots de fiction possèdent mille fois plus de composants. Cependant ils sont identiques, et surtout dépourvus de vie, quand chaque être humain emporte un puzzle original de dents et d'omoplates au dessin unique, un crâne aux orifices et bosses d'une beauté "accidentelle", donc supérieure.
Et dire, réaliser soudain, qu'une telle splendeur, une ingénierie d'une semblable perfection, aussi admirable, s'observe non seulement chez le moindre de nos congénères, aussi fruste de caractère ou laid d'apparence soit-il, mais surtout, chez le moindre invertébré parmi notre embranchement. Imaginer sous le roulement d'épaules d'un tigre ou la peau épaisse d'une baleine franche, sous l'armure d'écailles, le manteau de plumes, la complexité cousine de leur mécanique secrète. Et là encore, que le dessin de chaque crâne est unique, que les lignes d'un fémur ou d'une vertèbre ont des traits communs et identifiables d'une espèce à l'autre, mais qu'un œil aiguisé distinguera pour chaque individu, au sein de chaque espèce, d'infimes et splendides variations.
[CF CHAP colombins uniques / accès à l'individualité par le dessin]
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