Dans la campagne riante, l'agriculture industrielle dissémine ses pièces à conviction.
15/04/14
Un
des cruels paradoxes de l'agriculture
industrielle est qu'elle sévisse malgré tout ...à la campagne. Après tout, ces
boîtes métalliques aux allures de casernes sinistres ou de laboratoires
high-tech auraient plutôt leur place, esthétiquement parlant, dans un paysage
urbanisé, encastrées parmi d’autres tristes structures de confinement :
usines, barres HLM et périphs.
De
fait, les grandes plaines sèches ou les collines verdoyantes continuent d’offrir,
malgré la mécanisation et les pesticides, le spectacle plaisant d’un paysage
aéré, où plantes et animaux sauvages parviennent encore à s’affranchir de la
Surveillance et de la Gestion. Les clôtures et sillons impeccables n’empêchent
pas le foisonnement des herbes folles, sur les bas-côtés, tandis que renards et
mésanges explorent discrètement haies et coteaux. Indomptables, les nuages
traversent le ciel où se propulsent les oiseaux migrateurs.
Les
citadins stressés visitent de temps à autre ces tableaux sereins et bucoliques,
recherchant le temps d'une promenade l'air pur et l'horizon dégagé qui leur
font défaut dans les centre-villes et banlieues bétonnées.
Ils
ne pensent pas, ils ne veulent pas penser, pas plus que les braves gens qui y
travaillent, à ce que renferment ces baraquements incongrus. D’invisibles pustules
qui jalonnent la verdoyante, l'historique et rassurante campagne de France.
-Raffut
permanent et jour sans soleil, odeur de fientes. Supplice absurde de poules, de
porcs ou de lapins, joyeusement dépeints au-dehors, sur les panneaux
touristiques et la publicité des camions, souriants, gras, et heureux.-
[►Carnivorisme et morale sauvage]
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