Nom de Dieu!

Dieu, version Monty Python (collage de Terry Gilliam).


En certaines contrées, le blasphème est encore interdit par la Loi, et parfois sévèrement réprimé. En mai 2017, le gouverneur de Jakarta est ainsi jeté en prison pour ce motif archaïque. 


      Le pire dans ces assassinats et condamnations pour "blasphème", c'est qu'il se trouve toujours de piètres défenseurs pour déplorer une "erreur judiciaire". Il y a quelques années, une jeune femme a été lynchée en Afghanistan, accusée d'avoir insulté le Coran. Une partie du monde, dont les propres parents de la victime, s'était hélas trompée d'injustice. Elle ne se révolta pas contre la seule abjection d'une accusation sans consistance, mais s'indigna lamentablement du triste sort réservé à un esprit fragile, "inconscient", en vérité, de la gravité de son geste. Ainsi, le malheur de cette pauvre fille n'était pas d'être victime tardive de l'obscurantisme religieux, mais d'être accusée à tort de lui avoir manqué de respect, en n'insultant pas la religion (ou le Livre).  

      Comme si les critiquer réellement et publiquement était absolument indigne et interdit, et que nous ne pourrions qu'accepter le verdict et la punition, une fois le blasphème avéré. Dans le cas de parents exposés au qu'en-dira-t'on et aux intégriste fouineurs, le renoncement est peut-être salutaire. Ce n'est pas le cas des éditorialistes et militants d'Occident, jouissant des douceurs du climat laïque. Ne pas condamner l'absurdité de l'accusation en soi est une dangereuse concession au pire du monothéisme. Une façon de de perpétuer un tabou qui est en lui-même grotesque et archaïque -qu'on s'en prenne à n'importe quel best-seller religieux.

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